Les Carillons

Carillon


Un carillon est un instrument de musique composé de cloches, accordées à des fréquences différentes et émettant chacune leur son propre. Pour des carillons de grande taille, les battants des cloches sont actionnés par le carillonneur au moyen d'un clavier manuel.

Le mot «carillon» vient du latin quaternio, signifiant «groupe de quatre». Un carillon comporte donc un ensemble d'au moins quatre cloches consonantes entre elles. Dans un carillon, les cloches restent immobiles, et c'est un marteau (ou battant) qui vient les frapper. Carillon Ambulant de Douai

Localisation

Le plus grand carillon à clavier en France est celui de Chambéry (Château des Ducs de Savoie) qui comporte 70 cloches. Le plus grand carillon au monde est celui de Bloomfield Hills aux États-Unis (Kirk-in-the-Hills Presbyterian), avec 77 cloches. Le pays qui possède le plus grand nombre de carillons à clavier d'au moins 23 cloches est les Pays-Bas, avec 182 instruments. La France possède 63 instruments d'au moins 23 cloches.

Un carillon peut être intégré à un monument : clocher d'église ou de cathédrale, campanile, beffroi d'hôtel de ville, etc. On en trouve plus fréquemment dans le nord de la France, aux Pays-Bas, en Belgique, la Suisse ou le Sud de l'Allemagne.BELGIQUE

Le Carillon De Saint Amand Les Eaux

L'abbaye de Saint-Amand possédait des cloches à une époque bien reculée : un poème de Gislebert, moine d'Elnon, mort à l'abbaye en 1095, révèle la perte de dix-sept cloches lors de l'incendie de 1066; plus tard, Jehan Froissart, dans un récit du siège de Saint-Amand, en 1340, parle des cloches "moult bonnes et mélodieuses" qui y furent brisées.

L'horloge monumentale à cylindre du carillon automatique (gigantesque boîte à musique) et le bourdon "Amanda" (4650 kg, 1m57) datent de 1640, de même que la cloche à ban que l'on voit au campanile de l'ancien Echevinage. Un fondeur de Tournai, G.L. Barbieux, vint fondre les 48 cloches du carillon, au pied de la Tour en 1784-1785. Le carillonneur de 1785 à 1789 et de 1802 à 1809 était Desplanques. Depuis le 15 Pluviose de l'An X (février 1802), le carillon fut joué quotidiennement de 11h30 à midi "afin d'avertir les ouvriers et laboureurs de l'approche de l'heure de repas". Saint-Amand-les-Eaux est la seule ville d'Europe où le carillon est joué quotidiennement (à N.-D. de la Platé, à Castres, on joue l'Angélus chaque soir).

Le carillonneur aveugle J.B. Gelatté, né à Valenciennes en 1756, carillonneur du beffroi de cette ville depuis 1798, devint titulaire du clavier de Saint-Amand en 1809. Ses petits-enfants, François et Jean-Baptiste Lannoy, lui succédèrent, puis le fils de ce dernier, René Lannoy, qui débuta à l'âge de onze ans, et, ne perçut alors que de faibles émoluments "en raison de son manque de force".

Quatre des cinq fils de René Lannoy carillonnèrent ensuite sous sa direction, Marcel dès 1910, Maurice en 1913 (mort en 1958, qui devint élève de Jef Denyn et inaugura les concerts de carillon de Saint-Amand, en 1924), puis Emile, ensuite Robert (mort en 1979), qui devint Grand Prix de Rome en 1945. Le Renouveau de l'art Campanaire en France trouve son origine à Saint-Amand-les-Eaux grâce à Maurice Lannoy. Après avoir animé le carillon, Alfred Dubois, lauréat de l'école Internationale de Malines, décédé en 1986, créa la première classe de carillon française devenue, en janvier 1988, l'école municipale de carillon de Saint-Amand. Le jeu des cloches de Barbieux fut complété en 1931 par deux bourdons "Paix" et "Solidarité", et huit petites cloches portant les noms des carillonneurs. Il formait alors quatre octaves chromatiques. Mais l'accord des cloches anciennes avec les modernes était défectueux. En 1950, les fonderies spécialisées Paccard d'Annecy-le-Vieux, installèrent un carillon de 43 cloches auxquelles on ajouta des anciennes. En 1984, une cloche supplémentaire vient compléter le carillon, ainsi formé actuellement de 48 cloches. Cette "Sidonie" de 690 kg sonne le mi-bémol du clavier.

En 1988, une restauration très importante permit de redonner au carillon toute sa splendeur sonore, de même que le système automatique qui assure les ritournelles chaque quart d'heure. Jean-Marc STEPHAN

Cloches



La Fédération Mondiale du Carillon ne prend en compte que les carillons d'au moins 23 cloches, mus par claviers manuels à bâtons, cependant, la dénomination "carillon" peut être employée pour des instruments ayant au moins 4 cloches ("quadrillon").

Dans beaucoup de régions de France et en Suisse, on rencontre des carillons de taille plus modeste (3 à 22 cloches) dont le carillonneur ne joue pas forcement sur un clavier. Ce dernier actionne alors les battants des cloches directement en tirant sur leurs cordes. Pour certains carillons, le joueur saisit alors simplement les cordes à la main. Dans d'autres cas, il les accroche à ses coudes, ses genoux et ses pieds et en manipule deux autres à la main, puis, assis sur un banc, il carillonne par de grands gestes coordonnés (usage répandu également dans les églises orthodoxes). Il existe tout de même des carillons de taille modeste, mais étant confectionnés comme les instruments de 23 cloches et plus, avec clavier, pédalier etc ...
Console de carillon (clavier + pédalier)

Ces traditions de sonner manuellement sur petits carillons tendent à disparaître, du fait de l'électrification des cloches et du remplacement des sonneurs par des programmateurs électroniques. Nous pouvons cependant remarquer une tendance à remettre ces instruments au goût du jour en restaurant les petits ensembles campanaires manuels, particulièrement dans le Nord  Pas De Calais. Fabricant de cloche, Paccard

France


En France, les plus grands carillons sont en général placés dans les clochers des églises et les beffrois communaux. Sur tout le territoire de l'Occitanie, les carillons sont très nombreux mais de taille plus réduite : généralement une à deux octaves.
Représentation ancienne d'un Carillon

On trouve des carillons remarquables à Albi, Bergues, Blois, Bourbourg, Saint-Vincent-de-Paul (Landes), Cappelle-la-Grande, Carcassonne, Castelnaudary, Castres, Chambéry, Dijon, Douai, Dunkerque, Forcalquier, Hondschoote, Lisieux, Narbonne, Orchies, Pamiers, Paris (Sainte-Odile), Rouen, Saint-Amand-les-Eaux, Saint-Gaudens, Saint-Quentin, Seclin, Toulouse, Tourcoing, ...

Les plus grands carillons de France sont:

    * Chambéry: 70 cloches (Château des ducs de Savoie)
    * Lyon: 65 cloches (Hôtel de Ville)
    * Dijon: 63 cloches (cathédrale St-Bénigne)
    * Tourcoing: 62 cloches (église St-Christophe)
    * Douai: 62 cloches (Hôtel de Ville)
    * Hondschoote: 61 cloches (église St-Vaast)
    * Saint-Vincent-de-Paul (Landes): 60 cloches (basilique de Notre-Dame de Buglose)
    * Chalons en Champagne: 56 cloches (église Notre-Dame en Vaux)
    * Rouen: 56 cloches (cathédrale Notre-Dame de Rouen)
    * Carcassonne: 54 cloches (église St-Vincent)
    * Châtellerault: 52 cloches (église St-Jacques)
Carillons de France

Canada

Il existe onze carillons de plus de 23 cloches au Canada.

    * Metropolitan United Church à Toronto (Ontario): 23 cloches en 1922, 35 cloches en 1960, 54 cloches en 1971 (le plus ancien carillon d'Amérique du Nord) ;
    * Norfolk War Memorial, Simcoe (Ontario): 23 cloches en 1925 ;
    * St. George's Anglican Church, Guelph (Ontario): 23 cloches en 1926, 35 cloches en 2006 ;
    * Université de Toronto: 23 cloches en 1927, 42 cloches en 1952, 51 cloches en 1975 ;
    * Tour de la Paix, Parlement canadien, Ottawa (Ontario): 53 cloches en 1927 ;
    * Cathédrale Christ the King, Hamilton, (Ontario): 23 cloches en 1933 ;
    * Église Saint-Jean-Baptiste, Ottawa: 47 cloches en 1940 (ne fonctionne plus) ;
    * Rainbow Tower, Niagara Falls (Ontario): 55 cloches en 1947 (pas en opération) ;
    * Oratoire Saint-Joseph, Montréal (Québec): 56 cloches en 1955 ;
    * The Netherlands Centennial Carillon, Victoria (Colombie-Britannique): 49 cloches en 1967, 62 cloches en 1971 (le plus grand carillon du Canada) ;
    * Exhibition Place, Toronto: 50 cloches en 1974.

    * Hôtel de Ville, Rouyn-Noranda (Québec): 11 cloches en 2005. Carillons Canada


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